TOMATES GRAPPES
Avant le début de la saison, (décembre) les serres sont nettoyées et
décontaminées de toutes maladie.
Des pains de fibres naturelles (coco) sont installés au sol et des
gouttoires arrivent à l'endroit où les plants vont être placés.
Les plans sont alors installés, guidés et maintenus grâce à des cordeaux.
Chaque plant a
son goutteur
(mince tuyau déversant
le liquide nutritif) relié à un ordinateur climatique. La quantité d'éléments
nutritifs dépend de la quantité de lumière.
En été, le besoin peut être de
3,5 l de nourriture, par plant.
Après quelques
semaines, les plants arrivent à maturité et commencent à produire des fleurs.
Ces variétés
sont de véritables plantes grimpantes qui peuvent atteindre une quinzaine de mètres
de longueur.
Au fur et à mesure de leur croissance,
les tiges qui sont enroulées sur des cordons
sont abaissées progressivement et
effeuillées
. Les vieilles feuilles inutiles qui sont laissées sur place
permettent aux insectes de continuer leur rôle de protection.
Les plants sont ainsi à hauteur de chariot et la cueillette en est
facilitée
.
Une taille dès la formation des fruits est nécessaire afin de sélectionner
les inflorescences à 5 fruits par grappe.
La température
dans les serres varie selon la lumière. Elle se situe entre 18°C et 25 °C,
avec des maxima en été allant jusqu'à 30-32 °C,
Le chauffage, quand il est nécessaire, est assuré (chaudières alimentées au
gaz) par des tubes disposés sur le sol (qui font fonction de rails pour les
chariots) et dans le feuillage.
Le rendement de
la culture est augmenté par apport de dioxyde de carbone récupéré à la
chaufferie. Ce gaz est amené dans les serres par un système de conduits en
plastique et diffusé par des tubes poreux disposés sur le sol. Le taux dans
l'air du dioxyde de carbone est de 300 PPM. Dès qu'il y a du soleil, la quantité
prise par les plantes est telle que le taux tombe à 80 PPM. En récupérant ce
gaz à partir des émissions liées à la combustion, le taux peut
monter de 400
à 2000 PPM, l'idéal pour une bonne croissance étant de 700 PPM.
Un ennemi courant
de la tomate est la mouche blanche. Au lieu d'utiliser des pesticides pour la détruire,
l'entreprise adhère à une charte nationale de lutte biologique intégrée.
Le principe consiste à accrocher aux plants de tomates de petites plaquettes
contenant des oeufs d'Encarsia formosa (un insecte hyménoptère). Ces oeufs,
quelques temps après éclosent et donnent, à l'issue du développement, des
adultes qui iront pondre dans les oeufs de la mouche blanche qui seront alors détruits.
Il s'établit ainsi un véritable équilibre biologique.
Le même procédé est utilisé pour la punaise anthocoride (Macrolophus
caliginosus
) et pour la mouche mineuse.
LA
POLLINISATION Elle se fait naturellement par des bourdons :
Bombus terrestris, une espèce méditerranéenne sélectionnée. Antérieurement,
il fallait polliniser manuellement les plantes en les vibrant deux fois par
semaine. Depuis 15 ans, une technique naturelle s'est développée. On dépose
une ruche de bourdons par semaine et par hectare parmi les plants. Ces bourdons s'adaptent bien aux conditions de la serre, car avec
une ruche contenant environ 50 insectes lors du dépôt, la population passe par
le jeu de la reproduction à 100 à 120 éléments.
Ainsi, cette
culture moderne hors-sol mérite d'être connue. Contrairement à ce que l'on
peut croire, nous n'avons pas une culture "aseptisée à outrance par des
pesticides et autres moyens chimiques" car le soucis de préservation de
l'environnement est constant chez ces exploitants: recyclage des produits
nutritifs excédentaires, lutte biologique contre les parasites, etc,....